Voici le bilan de l’année pour la Sagets, publié dans le bulletin municipal “La Vie Gêtoise 1994″ n°25.
Quand on parle de bonne année, tout est relatif, car avec un CA de 37 millions hors taxe en 1994 par rapport aux 24 millions de 1993 la SAGETS a tout lieu d’être satisfaite de la cuvée 94. Et pourtant il y a quelques ombres au tableau, tant il est difficile d’éponger les pertes enregistrées lors des années sans neige.
Malgré une gestion stricte, contrôlée par notre très exigeante Martine DREYER qui veille en permanence à ce que les dépenses ne soient pas superfétatoires, la société reste redevable envers la mairie d’une partie des loyers qui ont représenté en 1993, 71 % du CA réalisé ! Cette lourde charge s’explique par le fait que la SAGETS, a repris à son compte tous les emprunts contractés les années antérieures pour la réalisation des remontées mécaniques, auxquels s’ajoute celui du télésiège de la Rosta.
Au vu de ces chiffres n’importe quel analyste financier comprendra que lors d’une année sans neige la SAGETS ne peut tenir ses engagements et que le report d’échéance l’handicape pour les années suivantes.
Et pourtant dans ce climat d’ incertitude, qui n’est pas propre à ce type d’activités, beaucoup de Gêtois ont compris qu’il était nécessaire d’aller de l’avant pour ne pas voir se dégrader un produit neige devenu très concurrentiel.
De son coté la SAEM a pris le risque de se moderniser dans les domaines essentiels. La neige de culture avec un réseau performant de canons qui ont permis durant tout l’hiver de conserver des passages délicats en bon état tant sur le Chéry que sur les Chavannes.
Un projet d’extension sur la partie basse de la station est actuellement en cours.
Un parc de chenillettes en excellent état, indispensable à l’entretien des pistes qui est devenu un critère de qualité sur la station
Un investissement permanent d’été pour le remodelage des profils de pistes, l’ engazonnement et le débroussaillement (encore 2 nouvelles machines en 1994). Cela peut paraître utopique de continuer à investir et d’entreprendre de gros travaux à une époque ou la sagesse semblerait conseiller un attentisme prudent.
En fait, il faut anticiper sur l’évolution probable des villages de montagne d’ici à 15 ans. L’industrie touristique n’échappe pas au courant économique qui s’ est manifesté dans d’autres formes d’activités où l’on observe une lente sélection par la qualité, la performance ou le regroupement. Il n’est pas exclu de penser que dans 20 ans un pourcentage significatif de petites et moyennes stations de montagne auront cessé leur activités ski faute de rentabilité. Il est donc, dès maintenant, fondamental de rassembler tous les éléments qui nous permettrons d’appartenir au groupe des stations qui ont survécues.
C’est dans cet esprit que le regroupement avec Morzine et en particulier les domaines du Pléney et de Nyon, s’avère particulièrement précieux.
La collaboration tant sur le plan de la communication que sur l’aménagement se renforce de saison en saison. Notre participation commune active au fonctionnement des Portes du Soleil procède de la même démarche, et dans ces conditions nous avons tous bon espoir de compter parmi les plus belles stations des Alpes pour encore longtemps.
François Goddet