Voici le bilan de l’année 1991 pour la Sagets, publié dans le bulletin municipal “La Vie Gêtoise 1991” n°22.
Un peu plus d’un an d’existence et la SAGETS est entrée dans la vie gêtoise en douceur, succédant à cette vieille dame qu’était devenue la Régie Municipale, qui laisse derrière elle une belle tradition et un passé tout auréolé de réalisations qui en leur temps furent de véritables paris sur l’avenir. La suite donna raison au courage et aujourd’hui l’héritage est suffisamment complet pour qu’une certaine continuité dans l’esprit comme dans les faits puisse être attendue et envisagée.
L’élément le plus rassurant fut le maintien d’une maîtrise des agents économiques gêtois dans la gestion et la direction de l’entreprise. Bien des communes, en effet, ont succombé aux charmes pervers d’investisseurs privés venus d’on ne sait où, faire miroiter leurs capitaux et promettre la lune, pour mieux profiter ensuite du gâteau et partir en laissant la pauvre dame exsangue.
Ici, tout est clair ; les actionnaires sont des Gêtois de vieilles souches par le biais de différentes associations parties prenantes dans le capital, et comme dans toutes les SAEM, une large majorité est réservée à la Commune. Alors, dans ces conditions, pourquoi avoir changé de structure ?
Plusieurs raisons à cela :
Dans le cadre d’une régie, les différents services municipaux sont imbriqués et il s’installe quelquefois un flou dans la gestion nuisible à la clarté des situations financières. On ne sait plus très bien qui fait quoi, qui dépend de qui et qui doit payer. On en arrive même sou vent à confondre gestion de personnel avec œuvre sociale et la notion de centre de profit est vite remplacée par celle de centre à profiter. La comptabilité d’une SAEM est claire ; c’est celle d’une SA classique, évitant certaines lourdeurs administratives, dans une fiscalité limpide, et une gestion intelligente de la trésorerie.
La notion d’appartenance à une entreprise est liée à la performance et incite au développement de « l’esprit d’entreprise ». Chaque élément doit s’y sentir solidaire et responsable et il n’y a pas de place pour les assistés . C’est ainsi qu’est née la SAGETS, ne reniant rien du passé mais tournée vers un bel avenir.
Les premiers résultats, nous espérons que vous les avez tous ressentis, et nous n’y voyons là qu’un début. Ce fut d’abord la définition d’un organigramme, définissant les fonctions de chacun, et appliquant les principes d’une large délégation dans les missions confiées. La composition du personnel d’encadrement n’est pas nouvelle mais effective :
Georges BAUD assure la direction d’exploitation ; il est secondé par Marc BERGOEND pour tout ce qui concerne le fonctionnement des appareils et par Régis PERNOLLET pour l’entretien des pistes et le secours.
Trois chefs de secteur dirigent les équipes : Sylvain BAUD, Claude BAUD et Jean-Noël COPPEL. Martine DREYER est responsable de l’administration et Bernadette GRILLET supervise les caisses.
Nous essayons de faire circuler les informations par des réunions régulières avec l’ensemble du personnel et par des réunions de l’encadrement tous les 15 jours.
Notre politique est celle d’une entreprise de service : l’effort principal porte sur l’accueil de nos skieurs, ce qui doit se traduire par un comportement et une tenue de chaque employé irréprochables, une offre de produit de qualité, en particulier dans l’état des pistes et du matériel mis à disposition. Cela suppose une préparation minutieuse durant l’été, et cette année de gros travaux d’aménagement des pistes ont été réalisés : nouveau profil du départ du Ranfolly, création d’une piste sur la Fénérêt, aménagement de la piste du Château, élargissement et amélioration de la piste noire des Planeys, nombreuses rectifications de profil, débroussaillage, engazonnement, etc. Tout cela s’est accompagné d’investissements en matériel, 4 véhicules nouveaux, 2 chenillettes performantes équipées de turbines à neige, deux traceurs relevables pour le fond.
Sur le plan financier, la SAGETS a pour vocation de faire du profit d’abord pour maintenir et développer l’emploi local, ensuite pour investir et assurer des prestations toujours plus performantes à la clientèle. L’exercice 1991 a été équilibré, après investissements, amortissements, versement de l’annuité d’affermage de 15 millions à la Commune, et mise en réserve de 730.000 F pour frais futurs d’entretien. La saison 1992, si elle devait se révéler meilleure, permettrait d’envisager le remplacement du télésiège de la Rosta pour un 4-places à gros débit, et la construction d’une nouvelle remontée.
La SAGETS poursuit tranquillement son développement, elle se sent solidaire de l’évolution actuelle des GETS: elle poursuit le même objectif en remplissant son rôle moteur de première industrie de la commune, elle est présente dans tous les grands projets locaux, elle participe à l’harmonisation des accords avec les autres sociétés régionales du même type, et tous ses employés seront fiers de lui appartenir lors que LES GETS sera devenue une des plus belles stations des Alpes.
François Goddet